Les
Français qui résident à proximité d’un parc naturel se comportent de
manière plus écologique que les autres. C’est ce que révèlent des
scientifiques du CNRS et de l’Université de Montpellier dans une étude à paraître le 25 avril 2019 dans la revue Biological Conservation.
L’impact direct des aires protégées sur les comportements
pro-environnementaux des personnes qui y vivent est ainsi prouvé pour la
première fois. Selon les scientifiques, les parcs naturels
permettraient de préserver le lien entre humains et nature. Des
résultats qui encouragent ces aires protégées à poursuivre leurs actions
de sensibilisation, et chaque citoyen à se questionner sur son rapport à
la nature.
Résultat : les Français ont des comportements plus écologiques que la moyenne lorsqu’ils habitent à proximité ou dans un parc naturel, qu’il soit national ou régional. Plus précisément, le score des candidats écologistes est en moyenne 31 % plus élevé dans une commune située dans un parc naturel que dans une ville située à 100 km du parc le plus proche, et le nombre d’adhérents à la LPO y est deux fois plus important. D’autres facteurs peuvent influer sur ces comportements : plus une municipalité présente une population importante et au salaire moyen élevé, plus les comportements pro-environnementaux y sont importants, et le nombre de retraités dans une commune. En effet, phénomène étonnant, une ville comportant beaucoup de retraités présente des scores plus élevés d’adhésion aux associations et de participation au suivi du programme de sciences participatives mais dépouille une plus faible proportion de bulletins verts que les municipalités dont la population est en moyenne plus jeune.
Selon les auteurs, l’influence des parcs naturels s’explique d’abord par le fait que leurs paysages sont plus sauvages qu’ailleurs, ce qui stimule l’intérêt et la sensibilité à la nature de leurs habitants. Mais pas seulement… Il existe un impact direct des parcs, démontré ici pour la première fois à l’échelle d’un pays, sur les comportements pro-environnementaux des personnes y habitant, en raison probablement de leurs actions de sensibilisation vers le grand public (sorties nature, panneaux explicatifs, conférences…).
Identifier les facteurs nécessaires à l’émergence de comportements pro-environnementaux est de première importance dans une société qui doit réduire son impact environnemental. Tout en invitant chaque citoyen à se questionner sur son rapport à la nature, ces résultats encouragent les parcs naturels à poursuivre et à développer leurs actions de sensibilisation. Les scientifiques souhaitent désormais affiner leurs analyses en évaluant si des différences de comportement se font jour en fonction du type d’élément paysager considéré (montagne, pâturage, distance aux métropoles…).
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