Seulement six semaines après son exploitation en salles, le film "Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?" de Philippe de Chauveron avait dépassé les 8 millions d’entrées. Un succès inattendu pour ce long-métrage porté par Christian Clavier et Chantal Lauby qui s'est ouvert une voie royale pour dépasser les 10 millions de spectateurs et se placer dans le top 10 des films français les plus vus de tous les temps.
Nous avons donc voulu en savoir plus sur les coulisses de ce film et Chantal Lauby a accepté de livrer ses impressions de tournage dans une interview.
Avec Christian Clavier vous incarnez un couple un peu dépassé par les évènements, les
Verneuil, obligés d’aller contre leur penchant conservateur en matière de moeurs.
Chantal Lauby : Ils ont toute leur vie développé une certaine idée de la famille. Jadis, ils se sont mariés dans l’église où leurs parents avaient eux‐mêmes convolé. Alors, c’est tout naturellement qu’ils rêvent de marier au moins une fois une de leurs filles dans la même chapelle ! Dans le fond, ils ne font que s’accrocher aux valeurs dans lesquelles eux‐mêmes ont été élevés.
Sauf qu’à l’arrivée, chacune de leurs quatre filles fait selon son tempérament et ses
inclinaisons, ce qui est somme toute normal aussi ?
Chantal Lauby : Evidemment. Mais les parents Verneuil culpabilisent car ils ont l’impression d’avoir raté quelque chose dans leur éducation. Ils voulaient être « des gens comme tout le monde », c’est‐à‐dire conformes à leur monde bourgeois provincial, mais leurs filles les ont privés de ce plaisir d’un autre temps.
Présentez‐nous Marie Verneuil.
Chantal Lauby : C’est une maman gentille, d’accord avec tout le monde, car on lui a appris à ne pas faire de vagues. Elle est dans la politesse permanente, du coup elle encaisse des choses qui lui déplaisent et elle finit par faire sa petite dépression dans son coin. C’est un classique. Je trouve que Philippe de Chauveron dit tout ça avec autant d’humour que de délicatesse. Marie Verneuil est un personnage auquel on s’attache, autant par ses défauts que par ses qualités.
Voilà un petit monde où on s’écharpe verbalement beaucoup !
Chantal Lauby : Tout le temps. Et avec une mauvaise foi également répartie. La belle‐famille ivoirienne n’a rien à envier aux Verneuil sur ce terrain. Le beau‐père surtout, car sa femme est comme Marie, d’une nature conciliante.
Mais toutes les disputes se finissent bien dans le film. Même entre les deux pères qui ont l’impression d’être ceux qui ont le plus à perdre. Pourtant, dans le fond, ils veulent la même chose, le bonheur de leurs enfants.
Marie Verneuil a quatre filles magnifiques.
Chantal Lauby : C’est vrai, quatre jolies filles d’un coup, c’est super. Nous cherchions un peu nos marques au début, moi autant qu’elles d’ailleurs, seulement animées par l’idée de bien faire, comme pour un premier jour d’école.
Frédérique Bel m’a dit « je suis contente que tu sois ma maman, c’est pour te ressembler que je me suis teint les cheveux en brun ». J’ai eu beaucoup de tendresse pour les quatre, ce sont des femmes et comédiennes formidables.
Ces derniers temps vous êtes une sorte de maman idéale au cinéma ?
Chantal Lauby : Absolument. Mais c’étaient que des garçons : Max Boublil (PRET A TOUT), Pio Marmaï, Jeremie Elkaim (GRAND DEPART), Lannick Gautry (LA CAGE DOREE). Avec QU’EST‐CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ?, je rétablis la parité.
Comment se sont passées les scènes de famille ?
Chantal Lauby : Quand nous étions tous les dix, parfois je sentais Philippe de Chauveron qui se disait « bon, va falloir les tenir ». De temps en temps, on devait l’énerver un peu. C’était comme avoir affaire à une colonie de vacances. La scène de la messe de Noël fut épique à boucler. Rien que pour se mettre en rang, une épopée. Pour les garçons surtout ! Nous les filles, nous étions plus sages, enfin je crois.
Et avec Christian Clavier en particulier ?
Chantal Lauby : Je l’aime beaucoup. Quand on m’a proposé de devenir sa femme le temps d’un film, dans une comédie, j’ai quand même hésité parce que j’avais encore en tête un souvenir….
Un mauvais souvenir ?
Chantal Lauby : Non, au contraire. C’était pour Les Nuls L’émission, il était notre invité et nous étions en direct. Je me souviens qu’on s’était pris de gros et nombreux fous rires en jouant les sketches avec lui tant on était spectateurs de sa puissance comique. J’ai eu peur de remettre ça en démarrant le film. Mais à chaque fois qu’on sentait qu’on allait partir en vrille, on respirait et on disait « on s’tient, on s’tient ! », et on se tenait.
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